La laine mérinos  

Deux hommes et un mouton 

C'est à la pointe du continent africain, que ces trois-là rendent possible l'aventure OGARUN.

Le contexte : notre matière première est produite en Afrique du sud puis cardée et peignée en Egypte. 

Elle voyage ensuite jusqu’en Pologne où elle est transformée en fil dans une filature appartenant au leader mondial. C’est à ce groupe allemand du nom de Sudwolle que OGARUN achète ses bobines de fil. Question qualité, c’est top. Mais en termes de traçabilité, on peut mieux faire. 

Les trois mille bobines de fil achetées sont noyées dans les centaines de tonnes que traite la filature polonaise chaque année. Le « niveau de granularité » pour identifier précisément la provenance de la laine est trop bas. 

En 2021, on décide d’aller plus loin … en allant plus près. À Tourcoing.

Petite parenthèse historique : le bassin de Lille-Roubaix-Tourcoing fut pendant 150 ans le deuxième pôle lainier au monde derrière l'anglaise Bradford.

À Tourcoing se trouvent le QG du négociant Segard Masurel, acteur majeur du petit monde de la laine. Leur bureau de Port Elizabeth en Afrique du Sud y organise des enchères deux fois par an et mène des audits au sein des fermes d’élevage sur les aspects sociaux, environnementaux et de bien-être animal. Audits, eux-mêmes contre-audités, et certifiés par un organisme indépendant. Trop loin de l'action pour avoir la même exigence, nous associer avec nos voisins ch'tis nous a permis de franchir un palier important dans cette quête de traçabilité. On sait que notre laine provient de cinq fermes et qu’elles font un super job. 

Quand pourrons-nous nous fournir avec une laine plus locale ? C’est pas pour tout de suite. D’abord parce qu’une première couche est tricotée avec un fil très fin et très long. Le notre fait 19 microns de diamètre et 68 mm de longueur. Plus gros et moins long, c’est suffisant pour tricoter des bonnets ou des pulls mais pour tricoter un t-shirt, impossible, ça gratte. Or les élevages français, le mérinos d’Arles par exemple, produisent une fibre de 22-25 mm de diamètre.  

On pourrait se dire “oui mais pourquoi la filature n’est pas en France ? “ Oui mais non. Les trois filatures qu’on a questionnées (encore récemment) ne sont pas outillées pour travailler une fibre aussi fine. Et ne sont pas encore décidées à investir plusieurs centaines de milliers d’euros dans de nouvelles machines. On peut les comprendre. 

Pour résumer : si OGARUN existe encore dans 5 ans (on croise les doigts), il y a une forte probabilité qu’on continue à acheter une laine sud-af. Par contre, on s’est écrit à deux ans qu’on relocaliserait en Italie le peignage et la filature.