Gazette OGARUN #8 - Décembre 2020
Les gazettes
0 COMMENTAIREPilotage et crustacés.
Entre deux commandes, je passe du temps à la construction de mon 'tableau de bord 2021' : chiffre d'affaires, dépenses, stock, charges fixes, salaire. Et oui, dans cinq mois, mes allocations s'arrêtent.
Ce 'pilotage' me permet de visualiser mon niveau de trésorerie à moyen terme ainsi qu'à planifier mes dépenses.
En temps normal, estimer le chiffre d'affaire d'une deuxième année d'activité est complexe. L'historique manque de vécu et de redondances pour imaginer le futur avec précision.
Dans le contexte actuel, après une pandémie et deux confinements (belote, rebelote et dix de der), il y a neuf chances sur dix pour que mes prévisions soient à côté de la plaque.
Pas grave, si ce pilotage ne fixe pas de point de chute, il me donne au moins un cap.
Compte tenu de ces incertitudes, j'ai le choix entre prudence ou audace.
Etant donné qu'oser est dans notre ADN, la mienne et celle d'OGARUN, le choix est évident. Puisque j'ai réalisé 100K€ de CA en année 1, je vais faire produire en vu de réaliser 150K€ de C.A en année 2 pour atteindre 130 ou 140K€. Avec un minimum de stock dormant.
Trop de stock ? Pas assez ? En fait, peu importe.
Deux raisons :
1- Fabriquer en France c'est aussi faire preuve d'agilité.
Le circuit-court est hyper réactif. La production a besoin de quatre semaines entre le passage de commande et la livraison. Qui dit mieux ?
2- Ma gamme est durable et intemporelle. Si la croissance fait un stop, mon base-layer sera toujours le même en 2022. Même si immobiliser trop de stock sclérose sa trésorerie, je préfère en avoir un peu trop que pas assez.
Et vu que depuis deux mois, les commandes s'emballent ...
Oui, depuis début novembre, je passe mes matinées dans la fraîcheur de mon garage-entrepôt à préparer vos achats. Équipé en mérinos de la tête aux pieds, je plie, je colle, j'emballe. Et je danse aussi pour me réchauffer quand le thermomètre chute : l'album posthume de Johnny et le nouvel Indochine m'aident à garder mes orteils.
Je m'étais dit 'quand j'atteins les 150 commandes / mois, je sous-traite'. Nous sommes le 15 du mois et ce quotas est dépassé. M'en fous !
Déléguer ces gestes est encore trop tôt pour moi. J'ai trop de plaisir à préparer vos livraisons et à les déposer, fier comme un paon à la Poste du quartier (avec une valise de 80 litres, ça en jette).
Sous-traiter cette dernière étape c'est un peu jouer au rugby sans jamais faire de 3ème mi-temps. A quoi bon ?
Aussi, depuis quelques jours, je livre en main propres les clients de l'agglomération lilloise.
En vélo quand le temps le permet. Mais que ce soit en tram, en métro, ou même en voiture, j'adore venir à votre rencontre et papoter avec vous.
Ce contact me donne une énergie de dingue. Rappelez-vous, je bosse physiquement seul. Quand ma femme rentre du boulot, je lui saute au cou.
Plus le projet va grandir, moins ce sera simple d'entretenir ce lien. Mais je me suis promis d'essayer. L'autre solution serait d'avoir mon propre magasin. Utopie par les temps qui courent. Mais pourquoi pas un jour.
Pour les autres livraisons, les colis réutilisables fonctionnent à merveille. Vous êtes 75% à les renvoyer chez Hipli au Havre.
You are formi, formi, formidâââbleeuuu !! You are hipli hipli véritableeeeeu !!
Néanmoins, je passe l'air de rien un petit message à ceux qui ne les ont pas encore réexpédiés : l'économie circulaire sur laquelle est basée ce projet nécessite que chaque client entretienne ce cercle. Pour HIPLI et pour notre empreinte carbone, s'il vous plait, mettez l'emballage dans votre sac à main ou votre sac à dos, et jetez le dans une boite aux lettres de la Poste. Merci !
Et surtout, NE RENVOYEZ PAS LES COLIS A OGARUN. Ce retour ici génère des frais d'expédition inutiles. Les colis réutilisables sont pré-affranchis et pré-adressés pour repartir chez HIPLI au Havre, en train. Pas chez OGARUN. Le formulaire de retour que je place dans chaque colis ne sert qu'à me renvoyer un produit, pour un problème de taille par exemple.
Quelques infos qui résument ces dernières semaines :
1- Le mois de novembre a été très bon : deux fois plus de chiffre d'affaire que le record de mai. Pour un mois qui est en général peu épais en terme de ventes. L'effet confinement peut-être. Vous êtes toujours plus de 20% de clients à re-commander.
2- Je le disais plus haut, le mois de décembre est parti sur des bases très élevées. Quand j'avais 18 ans, j'allais en boite pour danser et emballer. Aujourd'hui , ça se passe dans mon garage. Le dernier mois de l'année va se terminer avec un x4 minimum par rapport à décembre 2019. Vous êtes fidèles ... et nombreux. Merci.
3- Neuf magasins + 2 sites distribuent OGARUN. A contre cœur j'ai du refuser un troisième point de vente à Metz. Faut-il déjà maîtriser son expansion quand on débute ou est-ce trop tôt pour se poser cette question ? J'ignore si j'ai fait le bon choix.
4- C'est avec beaucoup de joie que j'ai expédié la première commande au magasin ULLSKADI, situé au Mont-Dore en Auvergne. Merci à Isabelle et son mari pour leur confiance.
5- Le stock est là. Et pourtant, avec 70 commandes par semaine, pour la première fois, j'ai rêvé la semaine dernière qu'il me manquait des produits. D'habitude je rêve qu'il me manque des clients.
6- Les chaussettes ! On avance, orteil par orteil. Je vous en dirai plus en début d'année. La chaussette de ski sera prête pour l'hiver prochain. Ce qui tombe bien vu les circonstances.
7- Les pulls : ROYAL MER, fabricant breton de pulls en mérinos bosse bien et vite. La trentaine de pulls est déjà quasiment toute écoulée. Je repasse commande. Réceptionnés le 16/12. Timing parfait.
Mais encore :
- J'ai raconté ma vie lors d'une interview sur un podcast. Vous êtes 1200 à l'avoir entendu. L'échange avec Laurent, sans filtre, vous occupera le temps d'un footing, 45 minutes. A vos écouteurs ... Pour écouter c'est ici : http://lgxp.fr/podcast/64-jean-charles-giorgi-linnovation-cest-aussi-de-linnovation-organisationnelle-ogarun/
- Comme l'année dernière, j'interviens auprès d'étudiants d'une école de commerce de Lille, durant une journée, autour du projet OGARUN. Le cours s'intitule Global Vs Local, enjeux et perspectives.
Après réflexion, je pense que les enjeux sont ailleurs. Selon moi, la réussite d'une entreprise en 2020 se résume à deux facteurs : la singularité de ce qu'elle propose (comme produit ou service) et la qualité de sa relation clients.
Empires économiques ou Petit Poucet comme OGARUN, ici encore, ce n'est pas une question de taille pour faire monter aux rideaux ses clients ;)
Mais, car il y a un mais, nous, consom'acteurs, ne voulons plus seulement jouir de nos achats comme avant.
La dimension environnementale vient s'immiscer dans le débat (ou les ébats).
Vous, clients d'OGARUN, en êtes déjà convaincus. Faites passer le message (ou le massage) : 'Vive l'orgasme responsable !'
Excellentes fêtes de fin d'année à tous,
j-Charles , fondateur.