OGARUN sur le chemin de la réparabilité
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0 COMMENTAIREL’INDICE DE RÉPARABILITÉ, PETIT PAS VERS UNE ÉCONOMIE PLUS CIRCULAIRE
Nouvelle année, nouvel indice ! En effet, l'année 2021 démarre bien sur un sujet qui nous touche, avec la mise en place d’un indice de réparabilité pour certains appareils électriques et électroniques.
Afin de lutter contre l'obsolescence programmée, pointée du doigt (à juste titre selon nous) ces dernières années, notamment en ce qui concerne nos smartphones, ordinateurs portables, l’apposition d’une étiquette explicite est désormais obligatoire.
Elle permet d’indiquer aux consommateurs si l’objet qu’ils s’apprêtent à acheter, est pas ou peu réparable, et si tel est le cas, le niveau de difficulté pour le réparer en cas de panne.
Elle permet également de mettre une saine pression sur les constructeurs qui devront évaluer la performance de leurs produits en prenant en compte les évaluations de distributeurs, vendeurs et même d’associations de consommateurs et ONG. Tout cela, il en va de soi, sous l'œil vigilant de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Cette mesure en faveur de l’économie circulaire découle directement de la loi anti-gaspillage promulguée en février 2020.
Nous nous réjouissons de cette mesure, d’abord en tant que citoyennes et citoyens très concerné·e·s par ces sujets qui gravitent autour de l’économie circulaire. Et puis, nous nous demandons comment, en tant qu’acteur.rice·s du textile, engagé·e·s et responsables, nous pourrions nous même nous en inspirer et prendre les devants, dès maintenant.
D’autant plus qu’un autre indice, déjà très cher à OGARUN vis-à-vis de ses vêtements en laine mérinos, devrait suivre d’ici 2024 : l’indice de durabilité, jugeant lui, de la robustesse et la fiabilité d’un produit (si cela vous intéresse, nous vous conseillons notre article récent sur les tests que nous faisons passer à nos composants).
Nous n’allons certainement pas attendre 3 ans, pas vraiment notre tempérament, surtout quand cela nous apparaît comme une évidence et que 93% des français·e·s sont du même avis.
LA RÉPARATION, TOUT UN ART
En France, on a vu ces dernières années l’apparition de repair café, ceux-ci aurait permis de “sauver” 420 000 kilos de déchets en 2019. Pour autant, le “reprisage” de chaussettes fait souvent sourire.
Il existe un pays qui a fait de la réparation un art : le Japon.
Lorsque l’on casse une assiette, un objet en porcelaine ou céramique, l’idée ne nous viendrait sûrement pas de le recoller sauf s’il s’agit d’une antiquité ou d’une pièce à valeur sentimentale. Au Japon, le Kintsugi est l’art d’offrir une seconde vie à sa vaisselle brisée avec de l’or au lieu de la jeter. En plus d’être un geste responsable pour la planète, les imperfections d’un objet se voient alors sublimées tout en assumant son histoire et les fissures apparentes.
Cet art du kintsugi s’inscrit dans le courant du wabi-sabi qui nous invite à admirer et mettre en valeur la beauté des imperfections.
Vous vous demandez sûrement le rapport avec OGARUN... j’y viens dans quelques lignes.
Une autre forme de raccommodage inspirée du Japon est la broderie Sashiko, longtemps utilisée pour renforcer ou réparer les vêtements et qui est très tendance aujourd’hui. Elle consiste à rapiécer les jeans par exemple, avec des pièces brodées simples et souvent de formes géométriques en utilisant du fil blanc pour créer un contraste assumé. Comme quoi réparer peut être très “chic”!
ET OGARUN DANS TOUT ÇA ?
OGARUN conçoit et fait tricoter et assembler, en France, des vêtements dans des composants en laine mérinos. Comme tout procédé de fabrication, certains défauts peuvent apparaître en bout de ligne. Ils constituent à ce jour, pour OGARUN, environ 2% de rebut.
Notre chance, y voir ici une réelle opportunité : un vêtement en laine se répare. Petit trou, couture qui lâche, dans beaucoup de cas de figure, la benne serait un raccourci facile et peu chronophage mais alors notre curseur “fierté” en prendrait un sacré coup, et nos valeurs ne seraient pas assumées. Nous pourrions obtenir un avoir chez Lemahieu (notre fabricant) mais pour nous, cette solution est “hors sujet”. Ce n’est pas une question d’argent.
Comme souvent, il faut un détonateur et comme très souvent, il nous vient directement de nos client·e·s. À réception de l’email de Catherine : 'Avez-vous en stock des vêtements OGARUN d'occasion ou à réparer ?', le gong de départ pour que nous avancions sur ce sujet a retenti.
Nous avons alors ressorti nos produits issus des retours client·e·s (présentant un petit défaut), les avons fait passer entre les mains d'une raccommodeuse aux doigts de fées (couturière chez Lemahieu). La magie opère : la réparation se voit légèrement parfois (est-ce si grave ?), souvent elle est invisible.
La mise en ligne d’une fiche produit OGARUN OCCASIONS où nous revendons ces vêtements réparés (moitié prix du neuf) et les premières commandes qui en ont rapidement découlées, ont terminé de nous convaincre.
Le marché de l'occasion est en plein essor et se spécialise. Des plateformes voient le jour pour faciliter la mise en relation vendeur-acheteur d'équipement sportif version 'seconde main', c'est ce que propose notamment le site Fit-Troc.
L’intérêt est multiple :
- Répondre à des attentes client·e·s concrètes qui ne veulent pas ou plus acheter neuf et ainsi répondre à une frugalité de plus en plus observée.
- Permettre à un·e sportif·ve qui n'en a pas les moyens de néanmoins s'offrir une pièce OGARUN en laine mérinos fabriquée en France.
- Remettre ces vêtements dans le circuit d'une consommation raisonnée et responsable tout en luttant à notre petite échelle contre une quelconque forme de gaspillage.
- Faire passer le message qu'un vêtement en laine se répare (et non qu'il est fragile) et que donc si cela arrive, des moyens existent pour lui faire tenir sa promesse de réparabilité et donc de durabilité.
Liberté Réparabilité Durabilité ;)